Les sculptures s'inscrivent dans une continuité avec le reste des travaux ici présentés. Mais le lien se trouve moins dans les domaines qu'elles explorent, les problématiques qu'elles abordent, que dans le fait qu'elles font appel aux mêmes matériaux ( le papier, le carton, la colle ) et à des stratégies de fabrication assez proches du découpage-collage, même s'il s'agit davantage de déchirer et d'agrafer que de découper et de coller.
Ici la sculpture c'est surtout un geste, un corps-à-corps où n'existe plus la médiation des ciseaux ou du passage de l'image à l'objet. Ce n'est plus un travail sur une représentation du corps, c'est un travail avec le corps. Le carton est déchiré entre les mains, tordu, plié sur une cuisse, puis tenu serré contre la poitrine pour être agrafé. Et si le résultat ne convient pas l'ébauche est à nouveau déchirée, puis tordue différemment jusqu'à ce qu'un équilibre soit trouvé.
Ensuite sur cette structure quasi organique une peau est tendue, une peau réalisée en cafécalite, une sorte de boue ( il y a une idée de Dieu modelant Adam ici ) faite d'un mélange de marc de café, de colle, de pigments et d'un peu tout ce qui tombe sous la main..
Le café, parce que c'est la brûlure, comme la peau qui grille au soleil, brûle à se frotter contre l'existence, c'est le parfum qui réveille, c'est l'excitation
Café ... cafécalite.
Ah! on peut aussi entendre fécal? Tiens!