Avec la série embryogenèse nous restons, comme c'était le cas avec braise, dans le domaine de la transformation. Rien n'est ajouté, rien n'est retranché, il n'y a qu'un changement de forme, de structure.
Dans le cas de braise c'est une image qui était soumise au changement par le déplacement d'un élément à l'intérieur d'elle-même. Avec embryogenèse la métamorphose concerne un volume qui va changer de forme. C'est donc sa globalité qui est affectée.
Au départ de ce travail il y a des boîtes, des boîtes en carton, boîtes de médicaments, packs de bière, conditionnements de produits ménagers, emballages d'appareils de toutes sortes. Ces boîtes vont être démontées pour être ramenées à une feuille plane qui va ensuite être tordue, courbée, cintrée de manière à ce que l'on obtienne un autre volume aux propriétés bien différentes de celles du premier.
Ainsi les boîtes qui le plus souvent sont des parallélépipèdes, donc des structures fermées présentant des arêtes vives, des angles droits, vont se métamorphoser en volumes ouverts faits de courbes. Dans le même temps ces boîtes qui donnaient à voir leur vitrine extérieure toute pleine de couleurs crues, d'images aguicheuses, de mots accrocheurs, vont maintenant offrir aux yeux de ceux qui les découvrent la douceur veloutée du carton nu, le silence tranquille d'une surface sans apprêts glacés et vont même oser dévoiler leurs blessures, les endroits où le carton s'est déchiré.