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En amont de la réalisation d'un collage il y a la collecte des éléments qui seront ensuite assemblés en une œuvre originale. Ici les fragments choisis sont des morceaux de corps ( Doit-on encore préciser qu'il s'agit bien évidemment de photos et non de vrais corps? ). Et pour les nommer aisément corps et morceaux se sont téléscopés pour faire naître un mot nouveau : corpsceaux. Le corpsceau est donc l'unité de base des collages à venir. La création de ce néologisme s'est imposée pour deux raisons. D'une part la manière de découper les corpsceaux obéit à des règles singulières. En effet il ne s'agit pas de se plier à une logique acquise en respectant la réalité anatomique, en détachant un membre, un organe clairement identifiés. Au contraire les ciseaux vont emprunter un autre chemin, plus fantaisiste, davantage conduit par le désir ou la curiosité, ou cherchant à éviter ce qui est interdit ou suscite l'angoisse. Ils vont alors suivre le trajet d'une courbe, d'une ombre, d'un reflet, d'une moiteur ou un pli de la chair. Le résultat va être très éloigné de la réalité anatomique mais il restera cohérent pour l'œil car le découpage a suivi des chemins existants et donc visibles. L'hiatus, la dissonance vont venir de la substitution d'une démarche fantaisiste, affective, fantasmatique aux repères habituels, aux liens normaux, au sens commun. |
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